En raison du réchauffement climatique, les événements météorologiques extrêmes ont augmenté en France au cours des dix dernières années. Ces phénomènes ont provoqué des dommages matériels et humains considérables, forçant les autorités françaises à prendre des mesures pour les réduire à l’avenir.


Un changement nécessaire pour modifier les comportements. Le 25 octobre dernier, le ministère de la Transition écologique a présenté le troisième volet de son Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). L’objectif du gouvernement est clair: “planifier des actions à réaliser d’ici 2030 pour s’adapter progressivement au réchauffement climatique prévu d’ici 2100”.


Pour ce faire, le gouvernement s’est appuyé sur la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). Cette dernière est issue du scénario privilégié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui prévoit une augmentation de 4°C des températures moyennes en France d’ici 2100.



Des leviers sociaux pour mettre en œuvre le PNACC


Pour réussir ce nouveau plan gouvernemental, plusieurs leviers sociaux peuvent être utilisés.


“Il faut encourager la communication sur les avantages des mesures pour chaque individu, mettre en avant l’équité perçue par le public pour faire accepter une politique publique et insister sur la norme sociale, en valorisant les exemples autour de chacun”, a résumé Mélusine Boon-Falleur, docteure en sciences cognitives, lors d’un colloque sur ce sujet organisé le mardi 19 novembre à l’auditorium du Monde.


Elle a notamment cité en exemple le recyclage et le tri sélectif, car ces deux pratiques ont été intégrées dans la vie quotidienne des Français en “une ou deux générations”.



L’exemple de l’économie circulaire


En lien avec le recyclage, l’économie circulaire a également pris une place croissante dans la vie quotidienne des Français. Rappelons que l’économie circulaire vise à produire des biens et des services de manière durable, en limitant le gaspillage des ressources et la production de déchets.


À ce titre, une loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a été promulguée le 10 février 2020, avec comme objectif principal la fin du plastique jetable d’ici 2040.


Certaines grandes entreprises, comme la SNCF, ont également adopté cette approche liée à l’économie circulaire depuis une décennie. Elle s’est notamment fixé pour objectif en 2020 de réduire de 25% les émissions de carbone liées au cycle de vie de ses matériaux d’ici 2030.


L’année dernière, l’économie circulaire a permis à la SNCF de recycler 100% des rails non réutilisés, soit environ 124 000 tonnes, et une valorisation totale des matières estimée à 34,3 millions d’euros.



Une prise de conscience citoyenne


Une meilleure anticipation des événements climatiques extrêmes passe par l’implication d’un maximum de citoyens français, qu’ils soient élus locaux ou simples administrés. “L’adaptation, c’est tous ensemble, de l’État aux citoyens”, a résumé Véronique Lehideux, cheffe du service des risques naturels et hydrauliques à la Direction générale de la prévention des risques (DGPR).


Dans cette perspective, Mélusine Boon-Falleur a recommandé de “s’appuyer sur les relais de confiance, tels que les collectivités locales ou les élus locaux”. Elle a conclu son intervention par une note d’espoir, citant un sondage récent selon lequel 7 Français sur 10 disent ressentir les effets du changement climatique.


Depuis 2021, le gouvernement a instauré une journée nationale annuelle de la résilience face aux risques naturels et technologiques. Près de 2 000 actions ont été menées lors de la première année, 3 000 la deuxième année et 10 000 lors du dernier événement en l’honneur de cette journée, témoignant d’une mobilisation citoyenne progressive en France.