Les échouements de sargasses, une algue brune envahissant les littoraux de la Caraïbe et dont la quantité a atteint un niveau record au large, sont une calamité qui risque de se répéter cette année en Guadeloupe. Selon le bulletin mensuel de l’Université de la Floride du Sud , la quantité de sargasses dans l’océan Atlantique a doublé de décembre à janvier 2023, établissant un record à 8,7 millions de tonnes. La précédente floraison remonte à Janvier 2018 et avait atteint 6,5 millions de tonnes. Leur échouement sur les rivages entraîne des conséquences dramatiques pour la vie économique des zones touchées : libération d’émanations nauséabondes et toxiques, étouffement de la biodiversité, gêne pour la navigation et nuisances pour le tourisme. Face à ce fléau, le gouvernement a adopté en mars 2022 un second plan Sargasses doté de 36 millions d’euros sur quatre ans.

Lutter contre les sargasses


Le ministère des Outre-mer a annoncé lundi avoir réuni les acteurs du plan Sargasses pour constater l’avancée de la lutte contre cette calamité. Fin janvier 2023, la région, le département, la chambre de commerce et d’industrie et l’Etat ont entériné le principe d’un groupement d’intérêt public, financé par le plan Sargasses. Ce sont les communes qui gèrent les échouements mais leur petits moyens rendent difficile la gestion de la biomasse.

La valorisation des algues


Afin d’améliorer la situation, la recherche se tourne vers la valorisation des algues. Les associations locales proposent différentes solutions telles que la production de biogaz ou encore la fabrication de produits cosmétiques. Depuis 2016, les scientifiques travaillent sur la transformation des sargasses en engrais agricole. En effet, l’algue contient une forte quantité de potasse (K) et sa transformation est possible grâce à des techniques industrielles simples. De plus, les algues brunes peuvent servir de combustible pour des centrales thermiques.

Les temps forts du plan Sargasses



  • Mars 2022 : le gouvernement adopte le 2nd plan Sargasses doté de 36 millions d’euros sur 4 ans.

  • Fin Janvier 2023 : la Région, le Département, la Chambre de Commerce et d’Industrie et l’Etat entérinent le principe d’un Groupement d’Intérêt Public.

  • Février 2023 : un ramassage des algues est organisé par la municipalité avec le concours de l’espace Sud. Près de 360 m3 de sargasses sont évacués chaque jour.


Les solutions proposées par les associations locales dans les pays comme le Méxique


Les associations locales proposent plusieurs solutions innovantes afin de mieux gérer l’arrivée des sargasses et limiter leurs conséquences :

  • Production de biogaz à partir des algues

  • Fabrication de produits cosmétiques à base de sargasses

  • Transformation des sargasses en engrais agricole

  • Utilisation des algues brunes comme combustible pour des centrales thermiques.


Bien que l’année 2023 soit menacée par l’arrivée massive des sargasses, le plan mis en place fera tout son possible pour limiter l’impact de cette calamité. Il est important que les riverains, les marins pêcheurs et les autres acteurs concernés collaborent ensemble afin de prendre les bonnes mesures pour gérer cet événement naturel.