C’est certain qu’un concert dans un stade, le mélange des chants des supporters d’une équipe et d’une autre puis les performances de l’équipe et le score au fil de l’eau créent une ambiance si singulière, les matchs en direct sont une autre façon de vivre une expérience collective incomparable. Mais, ce que l’on perçoit est on ne peut plus vrai, mais aussi immense coût en matière d’environnement. 

Au-delà de l’aspect effectivement euphorisant du lieu, nombre d’événements sportifs en présentiel génèrent d’énormes quantités d’émissions d’équivalent carbone. La raison en est que les transports nécessaires aux déplacements des spectateurs sont responsables d’émissions associées aux événements. Mais qu’il s’agisse des trajets en voiture jusqu’à des stades pour assister au dernier quart de finale de la Champions league, ou de vols internationaux pour participer à un grand tournoi, c’est l’un des principaux facteurs d’émissions d’équivalent CO2 du sport.

Une montre que les trajets des supporters en voiture représentent 70 % de l’empreinte carbone annuelle d’un fan de Bundesliga, ce qui corrobore l’idée que la majeure partie des émissions d’un grand événement sportif provient du transport des spectateurs. À cela vient s’ajouter la consommation d’énergie destinées pour éclairer, climatiser et fournir en électricité une infrastructure massive, et la production de déchets liée à la restauration sur place, aux emballages jetables ainsi qu’aux produits dérivés.

Le streaming, une alternative moins impactante

 Regarder du sport en ligne permet de diminuer considérablement son empreinte carbone. En effet, par rapport aux émissions massives générées par la mobilité et le rassemblement physique des foules, la diffusion numérique pourrait être encore plus durable demain. Du fait des progrès technologiques, la diffusion à distance nécessite moins d’énergie qu’auparavant, avec des centres de données fonctionnant à l’énergie propre, une compression vidéo optimisée et aux plateformes de visionnage par à distance au meilleur niveau. Maintenant que les anciennes craintes liées au streaming ont été contextualisées.

Parallèlement au visionnage en ligne, bon nombre de supporters prolongent leurs sensations dans un pari sportif concernant le sort de leurs équipes sur des plateformes dédiées. Cette dématérialisation elle-même évite d’autant les déplacements vers les points de vente physiques que vers les stades, tout en dégageant une empreinte carbone moins importante que celle du voyage de supporters, même si elle dépend d’abord du niveau de consommation énergétique des centres de données et des réseaux, comme toute activité numérique ! 

Au sein de l’Union européenne une heure de streaming génère aujourd’hui au choix environ 55 grammes de CO₂ : baisse importante permise grâce à l’augmentation des rendements des infrastructures numériques.

Des fans qui changent leurs habitudes et pourquoi cela compte



La principale tendance, pour les fans, au cours des dernières années, et âgés de moins de 35 ans – générations Z et Millénium, est autant de confirmer leur intérêt pour suivre les compétitions sportives et les événements producteurs d’émotions. Outre le fait de passer par divers écrans, divers appareils pour les suivre, du smartphone à la tablette, du PC à la télévision, cette consommation du sport se traduit également par l’accroissement sensible du nombre d’écrans simultanés et de plates-formes de diffusion, sportives, notamment, sur leur lieu de travail ou même à l’école.

Cette transition ne fait pas disparaître le plaisir de suivre un match, tout au contraire, elle permet de s’interroger en permanence sur les contenus, donner accès aux statistiques en direct, aux réseaux sociaux et aux communautés de fans en ligne. Ce passage témoigne d’un mode de vie plus responsable tout en maintenant sa passion pour le sport.

On croyait autrefois que l’ambiance stadière était irremplaçable. Les espaces numériques le prouvent. Des salons de discussions sur Discord aux fan zones virtuelles en compétition majeure en passant par les watch parties en ligne, situées dans des endroits où la sociabilité des supporters est renouvelée par le numérique, les communautés se reforment.

Les clubs eux-mêmes investissent ces nouveaux territoires : forums officiels, compte TikTok, plateformes immersion sont autant de manières de maintenir l’engagement de leurs fans. La communauté s’y retisse, mais il est vrai autrement.

Des technologies pour un streaming plus vert



L’industrie de la diffusion numérique innove chaque jour visant à réduire son empreinte carbone. Exploiter des centres de données alimentés par des énergies renouvelables, la diffusion adaptative (qui modifie la qualité selon la connexion pour éviter de perdre de l’énergie) ou encore des programmes de compensation carbone mis en œuvre par certaines plateformes sont autant d’illustrations d’un engagement environnemental.

Tous ces dispositifs, acceptés de plus en plus par les grands acteurs du streaming sportif, indiquent que le divertissement peut s’accorder avec des objectifs climatiques.

Regarder depuis chez soi moins de passion ? Plus maintenant



Le mythe selon lequel seuls les fans présents au stade seraient les « vrais » supporters tombent peu à peu. Les fans en ligne qui, ne l’oublions pas, peuvent tout autant que les autres très souvent, très souvent moins, s’engager ; ils ont accès à tout un ensemble d’informations, ils interagissent en direct et organisent des chants coordonnés sur Twitter ou des fan clubs internationaux 100 % virtuels.

Distance physique ne signifie plus isolement émotionnel. L’attachement au club, la compréhension tactique du jeu et l’activisme de fan qui s’exprime dans un stade physique s’expriment également en ligne.

Soutenir son équipe sans nuire à la planète



Les supporters n’ont pas à renoncer à leur passion pour agir de manière responsable. Changer de mode de vie ou faire du sport : visionnage en ligne, limitation des déplacements inutiles, membres de communauté digitale permettront d’allier ferveur sportive et conscience écologique. On peut toujours vouloir vivre ensemble le sport, à condition de vivre ensemble autrement.